Voilà, en hommage particulier à Trencavel, je souhaite vous faire part d'un véritable bijou du Moyen Age, la Fleur Inverse de Raimbaut d'Orange.
Pour avoir une idée sur ce troubadour voici un petit article qui contient le texte de la Fleur Inverse en occitan :
http://histoire-ma.chez-alice.fr/trouba ... nga-1.html
Pour ceux qui seraient interessé de comprendre cette poésie mystérieuse, l'ouvrage de Jacques Roubaud La Fleur Inverse, l'Art des Troubadours est un excellent moyen d'en saisir quelques pourquois.

L'auteur est un homme sensible qui tente de nous mettre sur la route initiatique de ces textes vertigineux, précieux témoins des jeux de langue et des état d'âme chez les poètes.
voici un article pour s'en faire une idée :
http://edel.univ-poitiers.fr/licorne/do ... hp?id=3330
Voici la transcription de Roubaud qui est, à mon sens celle qui fait le plus ressortir la répétition obsessionnelle et lancinante du groupe de mots tournant dans les vers (inverse, colline, glace, tranche, siffle, branche, joie, corbeaux).
La Fleur Inverse - Raimbaut d'Orange
(Jacques Roubaud)
Alors brille la fleur inverse entre falaises tranchantes et collines
quelle fleur neige gel et glace qui coupe et tourmente et tranche dont meurent appels cris chants sifflets
en feuilles en rameaux en branches mais me tient vert la joyeuse joie et secs et douloureux les corbeaux
Ainsi toutes choses j'inverse belles plaines pour moi collines
et la fleur pour moi est glace pour moi la chaleur le froid tranche et le tonnerre chante et siffle se couvrent
de feuilles les branches ainsi ferme enlacé de joie je ne vois plus rien des corbeaux
Mais l'espèce des fiidas inverses qui furent élevés en collines
me font plus de mal que la glace ils parlent bas et bas sifflent
rien n'y fait ni batons ni branches ni menaces c'est leur joie
de faire ce qui les fait corbeaux
Vous embrassant je vous renverse dame ni plaine ni collines
ne m'en empêchent gel ni glace mais le non pouvoir m'en
retranche dame pour qui je chante et siffle vos yeux beaux sont pour moi branches qui me fouettent si je dis ma joie et je n'ose mes désirs corbeaux
J'ai fouillé comme chose inverse moi crevasses val et collines
tourmenté comme un que la glace bouscule torture tranche
ne me vainquent chants ni sifflets plus qu'écolier battu de
branches enfin par Dieu m'héberge joie malgré les mauvaises
langues corbeaux
Qu'aillent mes vers qu'ainsi J'inverse que ne les tiennent bois ni
collines là où nul ne ressent la glace où nul pouvoir du froid
rie tranche à ma dame qui chante et siffle si clair qu'au coeur entre la branche celui qui sait chanter la joie mon chant ne veut passer, in corbeau
Douce dame qu'amour et joie nous joignent malgré les corbeaux
Joglar j'ai bien moins de joie sans vous voir mon visage est corbeau
Et vous, y a-t-il un poème du Moyen Age qui vous touche en particulier ?