Je doute aussi... S'il y a eu intervention de prostituées
ça a dû être de façon anecdotique et sûrement pas sous le règne de Saint-Louis.
Ordonnance de Louis IX sur les baillis, décembre 1254
"Nous Louis, par la grâce de Dieu roi de France, établissons que tous nos baillis, vicomtes, prévôts, maires et tous autres, en quelque affaire que ce soit, ou en quelqu’office qu’ils soient, fassent serment que tant qu’ils seront en office ou en fonction de baillis, ils feront droit à chacun, sans exception de personne, aussi bien aux pauvres qu’aux riches et à l’étranger qu’à l’homme du pays ; et ils garderont les us et coutumes qui sont bons et éprouvés.
Et s’il advint que les baillis, ou les vicomtes ou autres, comme sergents ou forestiers, fassent rien contre leurs serments, et qu’ils en soient convaincus, nous voulons qu’ils en soient punis en leurs biens et en leurs personnes si le méfait le requiert, et les baillis seront punis par nous, et les autres par les baillis. Derechef, les autres prévôts, les baillis et les sergents jureront qu’ils garderont loyalement nos rentes et nos droits, et ne souffriront pas que nos droits soient soustraits, supprimés ou diminués. Et avec cela, ils jureront qu’ils prendront ou ne recevront, par eux ou par autrui ; ni or ni argent ni bénéfices par voie indirecte, ni autres choses, si ce n’est du fruit, ou du pain, ou du vin, ou autre présent jusques à la somme de dix sous, et que la dite somme ne sera pas dépassée.
Avec cela ils jureront qu’ils ne prendront ni ne feront prendre nul don, quel qu’il soit, à leurs femmes, ni à leurs enfants, ni à leurs frères, ni à leurs sœurs, ni à autre personne, pour peu qu’elles soient de leurs familiers ; et sitôt qu’ils sauront que de tels dons seront reçus, ils les feront rendre au plus tôt qu’ils pourront. Et avec cela ils jureront qu’ils ne recevront nul don, quel qu’il soit, d’homme qui soit de leur bailliage, ni d’autres qui aient affaire ou qui plaident par-devant eux. Derechef, ils jureront qu’ils ne donneront ni n’enverront nul don à homme qui soit de notre conseil, ni aux hommes, ni aux femmes, ni aux enfants, ni à personne qui leur appartienne, ni à ceux qui recevront leurs comptes de par nous, ni à nuls enquêteurs que nous envoyons dans leurs bailliages ou dans leurs prévôtés, pour enquerre de leurs faits. Et avec cela ils jureront qu’ils ne prendront part à nulle vente que l’on fasse de nos rentes, de nos bailliages ou de notre monnaie, ni à autres choses qui nous appartiennent.
Et ils jureront et promettront que s’ils savent sous eux nul officier, sergent ou prévôt qui soient déloyaux, faiseurs de rapines, usuriers, ou pleins d’autres vices pour lesquels ils doivent sortir de notre service, ils ne les soutiendront ni pour don, ni pour promesse, ni pour affection, ni pour les autres choses, mais ils les puniront et jugeront de bonne foi. Derechef, nos prévôts, nos vicomtes, nos maires, nos forestiers et nos autres sergents à pied ou à cheval, jureront qu’ils ne donneront nul don à leurs supérieurs, ni à femmes, ni à enfants qui leur appartiennent.
Et parce que nous voulons que ces serments soient fermement établis, nous voulons qu’ils soient prêtés en pleine assise, devant tous, par clercs et laïcs, chevaliers et sergents, quoiqu’ils aient déjà juré devant nous ; afin qu’ils craignaient d’encourir le vice de parjure, non pas seulement par peur de Dieu et de nous, mais par honte du monde.
Nous voulons et établissons que tous nos prévôts et nos baillis s’abstiennent de prononcer nulle parole qui tourne au mépris de Dieu, de Notre Dame et tous les saints, et qu’ils se gardent du jeu des dés et des tavernes. Nous voulons que la fabrication des dés soit défendue par tout notre royaume, et que les femmes perdues soient mises hors des maisons et quiconque louera maison à femme perdue, il rendra au prévôt ou au bailli le loyer de la maison pendant un an.
Derechef, nous commandons qu’ils ne dessaisissent personne de la saisine qu’il tient, sauf connaissance de cause, ou sans notre commandement spécial ; et qu’ils ne grèvent pas nos gens de nouvelles exactions, de tailles et d’impositions nouvelles ; et aussi qu’ils ne les citent pas à faire une chevauchée pour avoir de leur argent ; car nous voulons que nul qui doive chevauchée ne soient pas contraints à racheter leur voyage à prix d’argent.
Après, nous défendons que baillis ni prévôts ne fassent défendre de porter blé ni vin ni autres marchandises hors de notre royaume sans cause nécessaire ; et quand il conviendra que défense en soit faite, nous voulons qu’elle soit faite en commun, en conseil de prud’hommes, sans soupçon de fraude ni de tromperie. De même, nous voulons que tous anciens baillis, vicomtes, prévôts et maires restent, après qu’ils seront hors de leurs offices, en leurs propres personnes ou par procureur, afin qu’ils puissent répondre aux nouveaux baillis pour les torts qu’ils auraient faits à ceux qui se voudraient plaindre d’eux."