Bonjour,
J’ai trouvé quelques pièces archéologiques :
Un profil de semelle entre 1200 et 1250.
Sinon, sur le site
http://www.dur.ac.uk/fulling.mill/en/co ... saddlerstr
Leather shoe upper
Medieval (12-13th century AD)
Excavated in Saddler Street, Durham City
(20cm long)
Excavator and publisher of the site, Martin Carver, concluded that earliest occupation of the site took place in the second half of the 10th century and ended in the early 13th century.
Dans Le travail du cuir de la préhistoire à nos jours, (Actes des rencontres organisées par l'APDCA, Antibes, 18-20 octobre 2001), AUDOIN-ROUZEAU F., BEYRIES S (dir), 2002, 438p, tu as un article sur « La cordonnerie aux XIIe-XIIIe siècles à Valenciennes. Le cas de la place Neuf-Bourg. », de Véronique Montembault.
Voilà ce qu’on y trouve :
Semelage :
Toutes les pièces de Valenciennes sont montées selon la technique du cousu retourné. Procédé communément employé en Europe du VIIe au XVIe siècle et qui a connu plusieurs variantes.
Trois montage reconnus sur site place Neuf-Bourg dont 1 inédit :
- tige transpercée est montée directement sur la semelle (utilisation du XIe au XIIIe siècle)
- montage majoritaire : bande de cuir appelée trépointe intercalée entre la tige et la semelle (utilisation aux XIIe et XIIIe siècles)
- tige non transpercée mais perforée de manière à réaliser un jointage bottier.
Trois ensemble de semelles suivant leur profil :
- 8 objets : Emboîtage arrondi. Avant épaté qui peut être arrondi ou légèrement pointu. Jonction entre le bout et l’emboîtage faite par 2 lignes droites ou légèrement courbes ; asymétrie du pied difficilement décelable. Semelle au profil « rustique ».
Objets similaires sur d’autres sites :
Place de la Pucelle à Rouen (fin XIIe)
Saint Denis (fin XIIe)
Rue de Lutèce à Paris (XIIIe)
Chatel-sur-Moselle (XIIIe)
Place Laënnec à Quimper (fin XIIe ou XIIIe)
- 6 pièces : Emboîtage arrondi et avant, plus resserré, est à tendance pointu. Cambrure indiquée par courbes plus cintrées que premier modèle et asymétrie du pied est nettement visible.
Objets similaires sur d’autres sites :
Place de la Pucelle à Rouen (contextes dont datations vont de la fin XIIe au XIIIe siècle)
Place Laënnec à Quimper (contextes dont datations vont de la fin XIIe au XIIIe siècle)
Site rouennais de Martainville (XIIIe siècle)
- 3 pièces : Emboîtage toujours arrondi et avant, nettement asymétrique, possède un bout pointu. Jonction avant / emboîtage se fait par courbes très incurvées dont point d’inflexion situé – en partant de l’arrière – approximativement aux deux cinquièmes de la longueur totale.
Objets similaires sur d’autres sites :
Place de la Pucelle à Rouen (contextes dont datations vont de la fin XIIe au XIIIe siècle)
Place Laënnec à Quimper (contextes dont datations vont de la fin XIIe au XIIIe siècle)
Rue de Lutèce à Paris (XIIIe)
Grand Place de Tourcoing (XIIIe)
Profil des semelles valenciennoises semble correspondre à celui produit fin XIIe et XIIIe siècles.
Dessus :
Douze dessus suffisamment complets pour permettre une classification typologique. Tous faits d’une pièce principale enveloppant le pied, mais diverses découpes et présence éventuelle d’un système de fermeture on permis classification en deux grands ensembles dont le second comporte des variantes.
Les chaussures sans système de fermeture :
3 pièces : petites bottines couvrant les malléoles. Dessus constitué de 6 éléments éventuellement complétés d’un contrefort. Pièce principale enveloppe la plus grande partie du pied et est complétée, face interne, par deux éléments : le 1er permet de fermer la tige et le 2nd donne l’ampleur nécessaire au niveau du cou-de-pied. La jonction entre cette pièce et la partie montante de la grande pièce est renforcée par un passepoil. Un 2nd passepoil est pris dans la couture de jointage du cou-de-pied. L’entrée de la chaussure est complétée par un bracelet qui peut être décoré par le tressage d’un lacet de cuir.
Exemplaires similaires recensés sur 7 autres sites dont 2 en France. Diffusion semble concerner une vaste aire géographique puisqu’on trouve ces bottines de Londres à Gdansk.
Exemplaires anglais les plus précoces puisque datés de la 1re moitié XIIe siècle.
Vlaardigen (près de Rotterdam) : pièce datée 2nde moitié XIIe.
Bryggen (Norvège) : apparition fin XIIe et produit jusque fin XIVe.
Gdansk : type de chaussure typique de la production des années 1230-1253.
En France :
Place de la Pucelle à Rouen (datation donnée par contexte de découverte correpond au XIIIe)
Place Laënnec à Quimper (fin XIIe ou XIIIe)
Les chaussures à lacets enserrant la cheville :
2 variantes distinguées suivant la découpe du dessus :
- 1re variante : 8 individus
Patron d’ensemble semblable au précédent modèle.
Bottines peuvent soit s’arrêter au niveau des malléoles, soit couvrir une portion plus importante de la cheville.
Différence majeure avec précédent modèle : présence d’un système de laçage conçu de 2 manières :
Soit le ou les lacets sont montés directement sur la tige, et passés par des incisions perpendiculaires au bord.
12 sites avec exemplaires similaires :
Place Laënnec à Quimper (fin XIIe ou XIIIe)
Deventer et Dordrecht (Angleterre et Hollande) : pièces datées des XIe-XIIe siècles
Beverly : fin XIe – début XIIIe siècle
Londres : 1re moitié XIIe
Oslo (Norvège) : chaussures se rencontrent dès début XIIe et ; déclinées sous plusieurs variantes, seront utilisées jusqu’au XIVe siècle.
Platen et Hertigen (Suède) : fn XIIe – XIIIe
Constance (Allemagne) et Gdansk : contextes allant du XIIIe au XVe siècle, mais fort possible que les sites aient subi de fortes perturbations des structures.
Novgorod (Russie) : XIIIe siècle.
Soit deux lanières sont tressées perpendiculairement au bord et les lacets coulissent par les passants ainsi formés.
Huit sites avec pièces similaires :
Bryggen, Beverly et Deventer : XIIe-fin XIIIe
Lübeck (Allemagne) : 1236-1286
Gdansk (Pologne) : 1230-1253
Schleswig (Allemagne) : XIIIe siècle
Trondheim (Norvège) : 1225-1275
Payerne (Suisse) : bien que daté du XIIIe siècle pour le site, ce modèle de chaussure correspond à la période XIIe-XIIIe
- 2nde variante : 1 seule pièce
Bottine à lacet enserrant la cheville. Dessus coupé suivant un patron à peu près symétrique avec une couture d’assemblage sur l’axe arrière du pied.
Découpe du cou-de-pied permet montage d’une pièce parallélépipédique procurant le volume nécessaire à l’enfilage du soulier.
Lacet de fermeture directement monté sur la tige et l’entrée est renforcée par un bracelet.
Pas de pièces similaires identifiées sur sites étrangers.
Matériel similaire sur sites Place de la Pucelle à Rouen et Saint Denis, pour lesquels datation XIIIe.
Dans collection de Valenciennes, majorité des objets correspond à des chaussures d’enfant et d’adultes, typiques de la production fin XIIe et XIIIe siècles. Il y a un certain nombre de dessins et coupes archéologiques dans l’article pour présenter les différentes variantes mais malheureusement je n’ai ni scanner ni appareil numérique, je ne peux donc pas les ajouter ici.
Je termine sur une planche (très) schématique au sujet de l’évolution des formes :
Voilà, j’espère que ça te sera utile.