Pour Armoisine au sujet de la langue
j'avais pensé faire un sujet à part pour cette vaste question mais elle est si imbriquée dans le débat que cela paraît difficile maintenant de l'en séparer.
Je ne souhaite pas m'embarquer dans une étude des relations entre la France et l'Angleterre au cours des siècles : le sujet est interminable pris globalement de front et je crois qu'il faut progresser par étapes dans un forum (j'aurai par exemple beaucoup de choses à dire au sujet de tes réflexions sur le XVIIIe, enfin bref).
Donc pour rester sur le moyen âge, il est entendu que tu as raison sur le fait que le latin, même abâtardi, est la langue des clercs. Mais je ne parlais pas de langue officielle mais de celle parlée par les gens au quotidien.
Le prestige que tu évoques ne viendra que bien plus tard avec le rayonnement de la cour royale française.
Là il s'agit de "passe-moi le sel", "je vais te foutre mon épée en travers de ta sale gueule de félon", "je suis tellement plus vaillant que toi que, de toute la bataille, tu ne verras de moi que le cul de mon cheval", etc...
Dans le lien intéressant ci-dessous, je lis :
"En 1362, le Statute of Pleading établit l’anglais comme langue unique des tribunaux. Puis le français perdit la place privilégiée qu’il avait dans l’enseignement. À partir de 1349, l'université d'Oxford dispensa son enseignement en anglais. Or, auparavant, c'est en français que se faisait l'enseignement universitaire. C’est seulement sous le règne de Henry IV (1399-1413) que le premier roi d’Angleterre parla, comme langue maternelle, l’anglais."
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Langues/2 ... nglais.htm
Je me méfie habituellement des sources trouvées sur le Net, mais là ça me paraît vraiment sérieux.
L'étude des apports entre langues est intéressante en cela qu'elle nous renseigne sur le rapport de forces purement culturel qui existe entre deux voisins.
C'est vrai pour hier comme pour aujourd'hui.
Ah flûte ! J'avais dis que je ne parlerai pas de l'actualité !
