de vercoquin » 07 Jan 2007 11:14
Voilà, en cherchant dans mes cartons (maison en travaux), j'ai retrouvé un petit quelque chose (mais ça n'est pas encore ce que je cherchais) : l'analyse de René Nelli...
Je vais m'essayer à un petit résumé...
Donc : avant les troubadours, nulle évocation, dans notre culture, d'un amour tel que nous le concevons aujourd'hui. Seule importe l'émotion du désir masculin, liée fortement, dans la chevalerie (dont l'idée elle-même est alors tout juste naissante), à l'activité guerrière. Empruntant ce thème à la chevalerie et à la poésie arabe, notre "noblesse" y trouvera un "raffinement" propre à l'exaltation de son sentiment de supériorité de classe. Le chevalier accomplira prouesses et exploits pour sa dame. Ne nous trompons pas : non-pas par "amour" pour elle, mais plutôt en galvanisant son désir sexuel. Si l'engagement guerrier devait le mener à périr, ce serait une mort-par-amour (mourir pour une cause; c'est pas un "vilain" qui ferait ça !). Ce qui n'est pas très éloigné du compagnonnage, notamment chez les celtes et les germains, "...où il était infamant pour un guerrier de survivre à son chef bien aimé ou à son 'frère de sang'. Il y a toujours eu, chez presque tous les peuples, de telles liaisons homosexuelles". (René Nelli, "L'érotique des troubadours", chapitre premier). Tout ça est un peu contradictoire, si on le lit avec nos esprits "modernes". Il faut effectuer une conversion au moyen-âge...
Forniquer et tuer, dans un même élan ! C'est un peu cru, mais il faut y croire ! Dur, dur, aujourd'hui, lorsque l'amour est au centre de nos imaginaires, de se représenter presque l'ensemble du moyen-âge (et avant !) hors de l'amour...
J'y reviendrai : je retrouverai une autre analyse, à laquelle je pensais en m'engageant sur ce sujet...