La voilà donc, volant, virevoltant au gré des vents. Ne savant pas où jeter son dévolu…Mais quelque chose la stoppe net. Ce n’est pas vrai ! Qui ose !? Serait-ce son père qui n’appréciant pas son comportement insolant gronderait déjà ? Aïe aïe aïe ! …
Ouf ! Fausse alerte. Elle a simplement accroché sa belle robe dans les flèches d’une cathédrale qui a la bonne idée de se trouver là ! Et voilà, elle est déchirée maintenant ! Finalement, pas rancunière pour un sou, elle décide de se plonger dans cette ville, qui visiblement la réclame.
C’est ainsi qu’elle part à la découverte de l’ancienne ennemie de Montferrand, Clermont…
Si Montferrand est une ville relativement récente, Clermont l’est beaucoup moins, quand à elle.
Cette fois pour notre aventurière, pas de fantôme en vue. Rien. Quel dommage ! Comment va-t-elle bien pouvoir faire ?
C’est alors qu’une idée illumina son visage maussade… Un héro régional figé en une statue équestre qui n’en peut plus de sa solitude citadine et que la compagnie d’une jeune déesse ravira au possible, sera des meilleurs guides.
J’ai bien sur nommé la statut de Vercingétorix. Qui impressionné par son hôte de marque parle comme un livre…
« Bienvenu à Clermont ! Je suis charmé !
En fait, si vous étiez venu à d’autres époques vous auriez été la bienvenu tantôt à Némessos (« le bois sacré ), un petit village gaulois; alors sur la butte d’où règne désormais la cathédrale ; nommé pour la première fois par Strabon, au Ier siècle.
Tantôt, à Augustonemetum. Il y a alors plusieurs milliers d’habitants, et son périmètre est de l’ordre de 5 à 6 km. C’est alors une des villes les plus peuplées de Gaule romaine. On la définira même comme la « métropole » arverne.
Ou bien, plus tard (au IIIème siècle), à Arvernis ou Arvenos (comme il fut de mise dans beaucoup d’autres villes, elle prit le nom du peuple que ses murs abritaient). Ensuite, elle se réduisit à quelques hectares et 700 habitants, prise dans un mouvement général. La muraille qui protégeait la ville, comportait 5 porte qui donnèrent lieu à celle du Moyen Age et au plan futur des rues.
Le Moyen Age, qui n’était d’ailleurs pas à placer sous les meilleurs augures…En effet, la chute de l’empire romain laissa dans cette ville son lot de chaos; dûs essentiellement aux nouveaux peuples et leurs rivalités, mais aussi aux Normands lors de l’affaiblissement carolingien, un plus tard.
La ville est épiscopale depuis le Vème , époque à laquelle, St Namace (ou evêque Namatius) translate celle-ci d’une autre ville toute proche : St Alyre. Il fit construire une cathédrale longuement décrite pas Grégoire de Tours. Autre personnage emblématique de cette période : Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont qui anima la résistance wisigothique.
La rivalité des comtes avec les évêques n’intervint que bien plus tard. En effet, au X ème siècle, ils avaient toujours leur résidence à Clermont qui prit d’ailleurs ce nom 848, par référence au château fort de Clarus Mons.
Mais très vite, les conflits de multiplièrent et l’évêque l’emporta, épaulé par les Capétiens. Contraint, amer, le comte s’en fut fonder Montferrand.
Mais ce retour tant espéré n’aura jamais lieu. En effet, au XIIème siècle, les divisions gangrenant la famille comtale, l’évêque en profita pour placer la ville sous tutelle royale. Ainsi donc cette ville cumulera les statuts de siège épiscopale et de capitale du Comté de Clermont avec à sa tête l’évêque.
J’allais oublier…. Les croisades ! C’est ici, en l’an de grâce 1095, que le pape Urbain II appela à la première croisade. La foule était si nombreuse que le rassemblement se tînt place Delille, ici. On dit que cent mille fidèles y hurlaient « Dios lo volt ! Dios lo volt ».
Les augures étaient mauvais… Et c’est ainsi que la fin du Moyen Age fut à l’image de son commencement : la Guerre de Cent Ans (d’autant plus que la cité se trouvait très proche de la frontière avec la Guyenne anglaise, cependant, les fortifications fraîchement refaites limitèrent l’impact tout de même), la Peste Noir qui perdurera juqu’au XVème, d'autres épidémies, et un tremblement de terre le 1er mars de l’an de grâce 1490 ( qui endommagea notamment le portail sud de la cathédrale), secouèrent sans relâche ni pitié la ville.
Pour autant, la ville réussit à prospérer, mais comme richesse ne va pas sans jalousie, les rivalités entre évêques et comtes ne font que s’accentuer. Puis se sera au tour des conflits entre évêques et bourgeois au XVème.
Pourtant, la ville s’était étendue tout au long du siècle précédent, bien au-delà des murailles aux cinq portes.
Il faudra la touche féminine de Catherine de Médicis pour remettre Clermont sur deux pieds définitivement. Entre autre chose, elle fit de la ville le seul « chef » d’Auvergne, en 1557, évinçant ainsi ces deux éternelles rivales, Montferrand et Riom ; toute fois cette dernière reçue d’autres statuts, pour rétablir un certain équilibre. Cette période fut relativement faste pour la cité. L’évêque est désormais réduit à son rôle spirituel.
Les guerres de religion se firent sentir ici moins qu’ailleurs, car la ville resta fidèle au roi, alors que la plupart des autres adhérèrent à la Ligue.
Les réformes catholiques, quant à elles, firent se multiplier les établissements religieux, hors des murs de la cité.
En 1610, elle devint propriété inséparable de la couronne de France. Durant ce même siècle, c’est désormais Clermont qui accueillera la Cour des Aides, jusque là à Montferrand et aussi une collège Jésuite, alors que les notables avaient plus d’attirances pour le jansénisme...Mais que voulez-vous.Ce siècle vu aussi naître un grand savant, en ses murs : Blaise Pascal.
Le XVIIIème verra, quant à lui, de nombreux travaux qui transformeront les anciennes fortifications en voies publiques.
Le XIX, lui, amène l’emblématique Michelin et son légendaire Bibendum, mais aussi et surtout une formidable industrie, qui fera connaître ma ville d'accueille partout dans le monde.
Beaucoup plus tard, durant la Deuxième Guerre Mondiale, à la suite d'un procès truqué, Pierre Mendès France alors lieutenant de l'armée de l'air française est condamné pour désertion le 9 mai 1941 par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand à la suite de l'affaire du Massilia. Il s'évadera le 21 juin de l'hôpital militaire pour rejoindre le général de Gaulle à Londres. Un grand homme de plus...

»
Quelle journée ! Elle n’en peut plus ! Cette statue de Vercingétorix l’a épuisé…Après cette longue balade, dans la capitale auvergnate. La déesse compte bien le rencontrer plus tard, le vrai Vercingétorix… N’empêche, ce guide lui fut des plus sympathiqueS et prompts à lui apprendre des choses.
Une seule question la ronge désormais : où et quand sa prochaine découverte ?
La boite aux hommes d’ici bas :
Mes sources :les sites :
http://www.ville-clermont-ferrand.fr/aimer/histoire/index.asp
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clermont_Ferrand
Les bouquins :
La basse auvergne médiévale ( Georges Bernage, Anne Courtillé, Marc Mégemont) aux éditions Heimdal et Créer.
L’auvergne de Françoise Graveline, aux éditions Minerva/Solar
Mon commentaire : Le Vercingétorix qui fut notre guide et celui de la Place de Jaude, récemment refaite, il fut sculpté par Frédéric-Auguste Bartholdi, inauguré en 1903 . Beaucoup de choses sont à voir, notamment notre cathédrale noire dont la construction a commencée en 1248 et achevée en 1902 par l’élévation de ses flèches, par Viollet-le-Duc.
Pour plus de renseignement :http://www.clermont-fd.com/
PS : je sais que mes récits manquent cruellement d'images, mais je ne suis pas parvenu à en mettre...
Si on pouvait m'expliquer, svp!
merci!

L'avenir est un long passé. (Manau)