de Aaarrrgggh » 16 Fév 2008 09:41
Pute, putain, ou autre étaient quand même termes de mépris lorsqu'on le disait à une femme quelconque sans qu'elle soit forcément une prostituée. Alors qu'à cette époque, importaient beaucoup la réputation et la dignité, se faire insulter de cette façon engendrait nécessairement la colère et l'idée de vengeance, car on assimile la personne aux prostituées, et forcément ça entache la renommée, surtout si l'insulte est prononcée en public. Les femmes elles-même, pour des querelles de voisinage, se traitaient de putains, sales putains, putes déshonnêtes, etc. comme on en trouve dans les vestiges des actes de justice. Donc effectivement, si l'on parle à une prostituée de métier, ce n'est pas considéré vraiment comme injure, puisque c'est sa condition même, mais pour une honnête femme, c'est quasi la pire de toutes.
Il en serait de même pour vilain, qui désignait à l'origine les paysans libres au sens propre, sans connotation péjorative. Mais vilain était souvent associé à la saleté, à la puanteur, et de ce fait était souvent accompagné (Cf. Roman de Renart) d'adjectifs se rapportant à ces sujets. Mais il est surtout un terme insultant quand c'est un noble, ou un personnage se croyant supérieur qui le sort de sa bouche et s'adresse à un individu inférieur, pour le réduire au statut le plus bas et le plus humiliant de l'ordre social, mais je doute que des paysans entre eux s'insultaient de vilains, à moins d'affiner le sens de l'injure.