Fais, l'ami, fais ! Il n'appartient pas plus à moi qu'à toi.
C'est peut-être pas bien de dire qu'on a de l'admiration pour un routier, mais moi ce type me sidère et j'ai pour lui une sorte de tendresse. Pilleur, tueur, violeur, spolieur, sûrement, mais l'époque semble plus en être responsable que lui-même et derrière l'homme de guerre on devine (ou on espère) un type qui a une autre dimension.
La façon dont il se fait charmer par Jeanne d'Arc, cette gamine, cette fillote du peuple comme il en a sûrement tant troussés, alors que lui est d'extraction noble, relève de l'extraordinaire. L'âme de ces brutes peut être touchée.
Et ce n'est qu'un trait parmi tant d'autres de ce fabuleux XVe siècle. Je n'en vois pas d'autres qui ont vu un tel paroxysme de souffrance et de ruine. Et imbriqué dedans : le merveilleux et le rocambolesque, et s'ensuivant : la victoire.
Ce sont d'abord à des types peu recommandables comme La Hire que l'on doit la naissance de la France en tant que nation. Parce qu'il faut une tête mais aussi des bras. Sans des fous furieux comme ça sur le champ de bataille ou sans cesse escarmouchant, nous serions peut-être devenus une autre annexe de l'Angleterre comme l'Irlande ou l'Ecosse…
Ou le pays de Galles. Si tu ne l'a pas encore vu, je te suggère mon article sur Owain Lawgoch (Yvain de Galles) dans le même genre :
http://www.an1000.org/forum/viewtopic.php?t=309