de armoisine » 30 Juin 2005 20:00
Selon moi, une réflexion sur la condition des femmes au Moyen Age ne peut être qu' hypothétique. En effet, quelles sont les sources qui permettent de sortir des lieux communs et de dire que c'était mieux à cette époque? L'histoire de deux trois moniales, telle ou telle femme de haute naissance, un cas exceptionnel comme celui des femmes guerrières, ne peut rendre l'atmosphère générale de l'époque. Inutile de dire que les 99% des femmes dont on ne connaît que très peu de choses sont assez ignorées. Leur statut transparait à travers des écrits religieux mais étaient-ils réellement suivis, partout (villes naissantes et campagne), au Nord, au Sud, dans toutes les familles?
Alors oui, une femme ça fait des enfants et les hommes non. Alors elles s'occupent des enfants, faut bien les allaiter, et puis il arrive même qu'à cette époque, des gens soient amoureux et se respectent. Ca me parait évident, les humains n'ont pas tellement changés. De plus je pense que la mentalité de l'époque ne considérait pas la liberté de l'individu comme un acquis. Il faut se remettre dans cette atmosphère et admettre que faire des enfants, les élever, travailler, était naturel et nécessaire.
Pour en revenir au cas Jeanne, et autre, il est indissociable de l'influence religieuse de l'époque. On considérait que les femmes, euh, les vierges, avaient un lien mystique privilégié avec Dieu, et donc une certaine aura. D'où le mouvement favorisé de plus par des clans de pouvoir qui l'ont plus ou moins instrumentalisé.
Une question aussi, pourquoi patriotique et non nationaliste? Parler de patriotisme avant la Révolution, n'est ce pas un peu anachronique?
Pour finir, il me semble que les sociétés germaniques fesaient une place sérieuse au femmes dans un système matriarcal où la transmission de nom se fesait par la famille de la mère. Le droit de mainbourg (je crois) a subsisté jusqu'à Clovis, dont la femme Clothilde a du trancher sur la question du sort de ses petits enfants sous pression d'un de ses fils qui devant son consentement a fini par les tuer. C'est brouillon mais trop long à raconter, voir réglement de la succession de Clodomir par Childebert et Clotaire.
Et une dernière pour la route: la religion est toujours passée par les femmes habituées à une certaine humilité pour amadouer le mari et former les enfants. L'église, même si elle s'est évertuer à placer le modèle de Marie loin, très loin de la femme réelle, a cherché à institutionnaliser la place de la femme pour en faire un relais fiable dans les familles. C'était un peu interessé mais reconnaissons tout de même que dans un souci de justice divine, on souhaitait plus de droits et d'égalité (?) pour la femme puisque le consentement de la jeune fille était l'une des conditions indispensable à la validité d'un mariage.