Tes connaissances sont plutôt limitées mon gars. Apparamment tu n'as jamais lu les sagas qui y font souvent référence, et tu n'as pas non plu lu Tacite qui écrit des germains la chose suivante:
Où as-tu lu que nous disons que les vikings étaient écolos?!? Qu'en tant que païens, nous défendons une certaine notion qui prétend défendre la nature, est une chose à part. Ton raccourci est très différend à ce que nous disons.
Chez les vikings, il y avait de tout comme dans chaque société humaine. Je ne vois pas le rapport avec ceux qui cherchent à observer une fidélité aux principes païens. Tu parles comme si nous voulions être une copie conforme des ancêtres païens, c'est que tu n'as pas compris la différence entre s'inspirer de quelque chose, et être un plagiat de quelque chose. De la même manière que les chrétiens ne brûlent plus personne sur des bûchers, de la même manière nous adaptons bien-sûr quelque peu le paganisme aux conditions du XXIè siècle. Cette évidence ne semble pas avoir atteinte ton esprit aveuglé par le souci de "casser à tous prix"...
Tes connaissances historiques sont plus que réduite mon gars ! La persécution des chrétiens représente une goutte d'eau par rapport aux massacres de populations entières et à la destruction totale de nombreuses cultures par les chrétiens.
Apparamment non... Beaucoup de dirigeants germains ou scandinaves acceptèrent pour des raisons politiques la conversion au christianisme, mais le peuple qui souvent voulait rester fidèle à l'ancien culte, dut subir les assauts haineux d'un christianisme tout puissant.
Puisque tes connaissances quant-à l'histoire obscure du christianisme possède d'énormes lacunes, je te joins gentilment une chronologie où chaque ligne mérite d'être approfondi et serait sujet pour un exposé.
CALENDRIER DE LA RÉPRESSION ET DE LA RÉSURGENCE DU PAGANISME
L'Irlande, terre d'accueil des druides étrangers, échappa à la loi romaine et pu maintenir le druidisme jusqu'à l'arrivée de Saint-Patrice au Ve siècle.
Cependant, même christianisée, la structure de la société celtique classique était toujours en place et les druides purent conserver sous la protection de certains rois un semblant d'indépendance.
La majorité des druides n'eurent d'autre choix que se convertir à la religion du Christ et le druidisme fut alors rapidement absorbé, plus rapidement d'ailleurs, que sur le continent où en Gaule le paganisme romanisé perdurait.
Certains druides convertis vont devenir les premiers évêques, abbés et moines irlandais et grâce à leur piètre connaissance de la nouvelle religion sauverons de l'oubli la tradition druidique en la consignant par écrit.
En Gaule, à la même époque, le christianisme, un phénomène urbain avant tout lié à l'occupation romaine, va mettre un temps fou d'usure patiente avant de s'infiltrer dans les campagnes longtemps considérées païennes, c'est-à-dire "paysannes et non-judéo-chrétiennes". Il faut dire que le christianisme au temps du crépuscule de l'empire n'est qu'une secte orientale parmi tant d'autres. Les cultes, Isiaque Ptolémaïste Égyptien des riches, Mithraïste persan glorifié par la soldatesque romaine et messianistes Mosiaque et Christique de la diaspora juive, pauvre et urbaine, ne sont que quelques unes des sectes qui affligent l'Empire d'Occident. Disons aussi, que le christianisme va longtemps n'être que l'opium, l'ultime cause, des esclaves, des serviteurs et des opprimés… mais gare au jour où il va devenir la lame des guerriers.
Ce jour va venir quand un ex-cavalier romain va se convertir à la cause du Seigneur. 313 e.v. marque un point tournant pour la secte avec l'édit de Milan et la promulgation du christianisme comme religion de l'empire.
Calendrier de la répression et de la résurgence païenne :
200: Débute la christianisation de la Grande-Bretagne.
248 - 251 : Sous le règne de l'empereur Dèce, contrairement aux prétentions légendaires des martyrs de Saint-Marcel et de Saint-Anatase, aucun signe de présence chrétienne n'est décelable en Gaule et aucun signe chrétien n'a été observé sur des objets gallo-romains.
250: Autour de 250 E.V., l'effort de la christianisation de la Gaule païenne débute dans la clandestinité. L'Église s'organise autour de la ville de Lyon utilisée comme base missionnaire.
Saint-Ciprien envoie ses missionnaires d'Afrique: ceux de Saint-Paul à Narbonne, de Saint-Trophime à Arles, de Saint-Saturnin à Toulouse, de Saint-Martial à Limoges, de Saint-Denis à Lutèce (Paris), de Saint-Austremoine à Clermont-Ferrand, et de Saint-Gratien à Tours.
258 : La Gaule fait sécession avec à sa tête Postimus qui se nomme Empereur des Gaules. Il rompt avec Rome et bat monnaie. Le christianisme est sévèrement réprimé dans tout l'Empire romain mais ceci n'empêche pas les missionnaires de tenter d'évangéliser la Gaule et de fonder des évêchés.
260: La christianisation de Grande-Bretagne est bien en cours autour de Glastonburry.
271 : Aurélien, devenu Empereur, réunifie l'Empire et rétablit la domination de Rome sur toute la Gaule. Rome demeure très méfiante de la secte chrétienne.
275 : Rome assouplit ses positions face aux chrétiens qui continuent de troubler l'ordre politique.
297 : L'Empereur Dioclétien procède à une profonde réforme administrative de l'Empire en concédant officiellement aux chrétiens le droit de se regrouper en diocèses. L'Empire est divisé en douze diocèses gouvernés par des vicaires. La Gaule comportera deux diocèses : Galliae au nord de la Loire et de la Saône; le Viennesis au sud. Après l'édit de Milan, la hiérarchie chrétienne de Rome organisera les évêchés sur ce modèle.
312 : Sous Constantin, l'Église adopte le symbole de la croix emprunté aux païens celtes, grecs, persans, égyptiens, mithraïstes et à Tammouz. L'Église se structure et se hiérarchise: le premier pape (père) est mis en place ce qui est contraire d'ailleurs à la Bible: Matthieu 23-9: "Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ.
313 : L'Édit de Milan décrété par Constantin Ier, au lendemain de sa victoire du Pont Milvius en 312, proclame la liberté de culte dans tout l'Empire. Cette libéralisation va profiter largement à l'expansion du christianisme.
314 : En août, se tient le premier Concile des Gaules à Arles, incluant la Belgique. Le but du Concile est de définir une stratégie face à l'hostilité des païens des Gaules. Celui-ci marquera un tournant important dans son histoire, car il constitue le premier reniement d'un principe évangélique : "tu ne tueras point" et le premier pas, par son officialisation, vers l'alliance du spirituel avec le pouvoir temporel, militaire et politique.
Désormais, les chrétiens pourront porter les armes et ceux qui se refuseront au service militaire seront excommuniés.
324 : Juste avant 324 E.V., interdiction des rites domestiques et sacrifices païens. Après 330, restriction de dévotion publique pour les non-chrétiens. Il est interdit aux fonctionnaires de sacrifier aux dieux dans les cérémonies officielles, et ils doivent s'abstenir de toute participation publique aux cultes païens.
355 : Un décret impérial du 1er décembre 355, de Constantin, ordonne la fermeture de tous les temples païens de l'Empire et punit de mort tout manifestant à un culte païen. Saint-Martin de Pannonie, se porte bénévole à la milice volontaire chrétienne pour renforcer le décret impérial romain. Des bandes de voyous citadins désœuvrés, surtout chrétiens, sèment la terreur par leur banditisme en mettant le feu aux temples et en lapidant les païens. La ville de Tours servira de base à ces exactions.
380 : Theodose Ier (379-395) renouvelle l'interdiction des sacrifices païens et répand la terreur "divine". Gratien (367-383) confisque les revenus des temples et des prêtres païens. En 392, la dévotion païenne sous toute ses formes est strictement interdite.
385 : Théophile est nommé patriarche d'Alexandrie. Avec le consentement tacite de l'empereur Théodose, il entreprend une violente campagne de destruction de tous les temples et sanctuaires non chrétiens en Égypte : à Alexandrie, les temples de Mythriade et Dyonisius puis en 391, la destruction du temple de Sérapis et de sa bibliothèque.
386 : Saint Jean Chrysotome écrit : "Que chacun s'attache à gagner son frère, fallut-il user de violence (...) N'épargner rien pour l'arracher des filets du démon". Et selon les dires de Saint Augustin : "C'est la charité qui impose de sauver les gens malgré eux, qui impose la chasse à l'hérésie et donc l'intolérance".
401 : Le philosophe païen Augustin, après avoir considéré la religion chrétienne comme une religion d'incultes, s'être tourné vers le manichéisme puis finalement après être nommé évêque de Carthage, Docteur de l'Église, est considéré comme le plus grand penseur de l'Église antique. Pourtant il passera une bonne partie de sa vie à détruire temples et statues antiques. C'est Saint Augustin qui introduit l'idée du "péché originel" et a commencé sérieusement la chasse aux hérétiques.
410 : Fondation d'un centre missionnaire chrétien sur l'île de Lérins au large de Cannes consacré à la conversion de la Gaule et des pays Celtes. L'aristocratie païenne résiste à l'intégrisme en frappant des pièces de monnaie dédiés aux empereurs païens, un signe de dérision à l'hypocrisie de l'empereur chrétien décadent. Renouvelant ainsi, l'habitude très ancienne d'offrir en cadeau, le jour de l'An, de vieilles pièces de monnaie ("contorniates"), notamment en 356 - 359 et en 395 - 410 ; ces pièces représentent des empereurs païens restés populaires, ou Alexandre le Grand, le conquérant victorieux, moquant ainsi le faible empereur chrétien. On en trouve jusqu'à Anthémius (467 - 472), représentant l'empereur régnant, avec des allusions politiques. Malgré la résistance organisée de l'élite païenne, les villes de l'empire sont rapidement gagnées aux Chrétiens, de là le terme péjoratif païen = "paysan" pour désigner les fidèles des fois autochtones.
412 : Cyril devient patriarche d'Alexandrie et exacerbe les rivalités entre juifs et chrétiens. Quelques années plus tard de violentes émeutes serviront de prétexte à la christianisation radicale de l'Égypte.
Hypatie d'Alexandrie
415 : Hypathie, la dernière grande mathématicienne de l'école d'Alexandrie, par ailleurs fille de Théon d'Alexandrie, directeur de la bibliothèque, est mise en pièces et tuée par une foule de moines chrétiens inspirés par Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que l'Église canonisera. Selon un rapport, la prêtresse païenne Hypatie sera brutalement assassinée par les moines Nitrian, une secte de chrétiens fanatiques, qui soutenaient Cyril. Selon un autre récit (de Socrates), elle fut tuée par la foule d'Alexandrie sous la menée de Pierre le précheur Son assassinat marque un tournant : Après sa mort, de nombreux chercheurs et philosophes quittent Alexandrie pour l'Inde et la Perse, et Alexandrie cesse d'être le grand centre de l'enseignement et de la science du monde antique. Désormais, la science régressera en Occident, et ne retrouvera un niveau comparable à celui de l'Alexandrie antique qu'à l'aube de la révolution industrielle. Les travaux de l'école d'Alexandrie concernant les mathématiques, la physique et l'astronomie seront préservés, en partie, par les Arabes, les Perses, les Indiens et aussi en Chine. L'occident, pour sa part, plonge dans l'obscurantisme et ne commencera à en sortir que plus d'un millénaire plus tard. À l'instar de l'Islam, à chaque période d'essor de la religion chrétienne, correspondra une régression de la condition de vie du peuple et réciproquement. Ces querelles provoquèrent des rumeurs et des litiges parmi les religieux et parmi le peuple byzantins, qui ne voulaient pas laisser ravir à Marie ce titre honorifique. Dans les débuts, la lutte fut anodine. Mais elle s'envenima le jour où Cyrille, patriarche d'Alexandrie, intervint. On sait que ce fougueux tyran, prêtre fanatique et sanguinaire, fut l'instigateur du meurtre d'Hypathie, une jeune femme remarquable par sa beauté et son esprit. Deux attributs qui manquaient à Cyrille.
415 :Suite aux efforts de Saint-Cyrile, Alexandrie, dernier bastion païen d'orient tombe suite à la destruction de la grande bibliothèque d'Alexandrie et du meutre d'Hypatie (370 - 415).
Citation:
418: un édit d'Honorius (395-423), contre-signé par les évêques gallo-romains Rennes et de Nantes, ordonne la démolition de tous les sites païens, sanctuaires et oratoires, ainsi que tous les emblèmes populaires. Valentinien III (425 - 423) réitère l'ordre du décret de la destruction des temples païens.
432 : Débute la christianisation de l'Irlande du nord par Saint-Patrice et ses sbires déguisés en druides. Création d'écoles pseudo-druidiques qui sont en fait des centres de conversion chrétienne. Le 1er Mai, lors de la fête dédiée au dieu Bel, déguisés en druides, Patrice et ses disciples se rendent à Tara, haut lieu druidique et siège d'Irlande, afin de déjouer les druides et de leur ravir la primauté sacrée. Tôt la veille, juste avant le levé du soleil, il allume un feu "de Pâques" dédié au Christ rendant ainsi caduques les feux sacrés dédiés au temples, à la cour et aux autels du foyer. C'est donc par la tricherie et la ruse que le "saint homme" fera tomber les druides érigés dans leurs codes d'honneur, de rectitude et de vérité. Des tours comme celui-là, Patrice en fera beaucoup, au point où selon ses propres aveux (Confessions), troublé par sa conscience, il aura du mal à dormir et priera son "Sol Invictus". Il se consolera en concluant que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins; et pour juger un arbre à ses fruits, Patrice usera de la naïveté des idolâtres et des superstitieux afin d'amener plus d'âmes au Seigneur. D'après sa biographie (Vie chrétienne de Saint-Patrice), l'anachorète aurait "brûlé au moins quatre-vingts livres druidiques. Détail intéressant, car, contrairement à ce qu'affirme César, les druides avaient des livres écrits. Il s'agit d'un de ces rares témoignages prouvant que les druides de la basse Antiquité finirent par lever l'interdit sur la transcription des textes sacrés.
451 : Attila, roi païen des Huns (le fléau de Dieu) entre en Gaule en semant la terreur chez les chrétiens.
452: Le Concile d'Arles (canon 23) déclare coupable de sacrilège tout évêque tolérant en son diocèse les feux sacrés, l'allumage des flambeaux, la vénération près des pierres, des fontaines et la dévotion aux divinités de la nature.
461 : Mort de Saint-Patrice et achèvement de la conversion d'Irlande à l'exception des îles isolées et des régions montagnardes.
506 : Au concile d'Agde et au Concile d'Orléans en 511 on criminalise la consultation et la pratique des pythonisses. Ce sont en fait les premières chasses aux sorcières.
515 : Vers 515 - 520, Saint-Césaire (470 - 543), évêque d'Arles, fulmine dans un sermon (NO 129), contre les coutumes du jour de l'an ("… les uns ne revêtent que la peau d'un animal, d'autres en prennent la tête, d'autres se déguisent en femmes…") et contre les pratiques de la fête des Morts du 22 février ("… ils portent des mets et du vin sur les tombeaux des défunts…").
516 : Entre 516 et 537, Saint-Vigor, évêque de Bayeux, demande la protection du bras séculier pour faire interdire le culte païen qui était célébré par le seigneur du lieu sur le Mont-Phaunus (= Saint-Vigor-le-Grand, Calvados), brise les idoles et s'empare du territoire.
520 : Vers 520 - 525, aux environs de Cologne, subsistait un temple ayant conservé les statues de ses dieux auxquels les habitants continuaient à offrir des libations ; Saint-Gall (486 - 551) l'incendia.
524 : Le Concile d'Arles condamne les rites observés lors des éclipses de lune, lors des fêtes de Jupiter et au jour de l'An.
529 : Fermeture de l'académie de Platon. Le savoir antique, violemment critiqué par les Pères de l'Église tel Saint Augustin, disparaît des esprits. Un voile tombe sur les sciences.
533 : Le deuxième Concile d'Orléans stigmatise ceux qui régressent en retournant au culte des idoles et mangent de la chair sacrifiée aux dieux.
532 : L'empereur Justinien fait fermer l'école de philosophie d'Athènes, considérée comme le dernier bastion du paganisme. Désormais, l'obscurantisme et l'ignorance règnent en maîtres dans tout le bassin méditerranéen.
541: Au quatrième concile d'Orléans, ancienne capitale sacrée des Druides, on réitère l'interdiction formelle sous peine de mort à tout culte païen de même que les serments faits aux dieux. Saint-Paterne (mort en 560) est réputé avoir dit d'avoir dit empêcher une cérémonie druidique à Chaussey où il avait renversé les contenus des derniers chaudrons sacrés connus.
Vers 550 : Les druides de Grande-Bretagne continuent dans la clandestinité sous le nom de gwyddoniaid, "les savants". À la cour du roi Maelgwn de Gwynedd (Pays de Galles) il se tient des concours de bardes et on mentionne des druides. Ce sont ces bardes de cours royales qui transmettront la "matière bretonne" qui servira à la rédaction du cycle arthurien ou de la Table Ronde.
554 : Le roi Childebert 1er (511-558) renouvelle l'ordre de détruire les idoles et les mégalithes païens.
563 : Saint-Colomban quitte l'abbaye de Durrow pour fonder une abbaye à Iona, un des retranchements des druides.
567 : le deuxième concile de Tours ordonne de chasser de l'Église ceux qui honorent certaines pierres, arbres et fontaines en des lieux sauvages et cachés au fond des bois. Il interdit les fêtes du jour de l'an (auxquelles il substitue un jeûne solennel et la fête de la Circoncision), demande aux prêtres de ne point manquer de corriger par censure ecclésiastique (excommunication) ceux qui, retenant encore des restes de paganisme, offriront des viandes aux morts, ou mangeront la chair de ces animaux offerts en sacrifice ou encore feront des cérémonies inconnues de l'église auprès des lieux païens.
573 : Devant la résistance des cultes païens, Grégoire le Grand, Pape et Préfet de Rome, recommande au clergé : "Retrancher tout à la fois dans ces esprits incultes est une entreprise impossible. Gardez-vous de détruire les temples : détruisez seulement les idoles, remplacez-les par des reliques".
574 : Saint-Colomban intervient en faveur des filidhs (poètes païens) à l'assemblée de Druim Ceta pour leur maintenir partiellement sous le couvert du christianisme quelques uns de leurs privilèges traditionnels.
578 : au Concile d'Auxerre est réitérée l'interdiction aux paysans de se déguiser en peaux de vaches et de cerfs à l'occasion des festivités du jour de l'an et d'allumer des cierges devant les fontaines, les arbres et les pierres érigées, de consulter les devins, de se livrer à la divination avec du bois ou du pain.
580 : Vers 575 -580, dans le pagus Cabalitanus (l'actuel Gévaudan), entre Margeride et Aubrac, se réunissait annuellement, aux bords d'un lac, une foule de paysans qui durant trois jours faisaient des libations et offraient aux divinités de ce lac des sacrifices en y jetant, pans d'étoffes, toisons de laine, fromages, gâteaux de cire et pains. Tout au long de ces journées se déroulaient fêtes et orgies que venaient interrompre les orages. Grégoire de Tours, affirme qu'après remontrances, un Saint prêtre mit fin à cette superstition. Étrangement, on notera en 1872 ! aux abords du lac Saint André, la pratique annuelle de rites et d'offrandes strictement identiques à celles décrites par Grégoire de Tours, avec toutefois pour les offrandes l'adjonction de pièces de monnaie.
581 : Le synode d'Auxerre interdit aux laïcs de danser dans les églises, d'y faire chanter des jeunes filles et d'y donner des festins.
585 : au Concile de Mâcon on condamne aux coups de verge tous ceux qui persistent à chômer le jeudi, jour consacré au Jupiter gallo-romain. À saint-Éloi, 588 - 660, évêque de Noyon près de Limoges, fut adressé ce message par un païen anonyme : "Romain que tu es, bien que tu nous rabâches toujours les mêmes choses, jamais tu ne pourras abolir nos coutumes. Nous célébrons nos cérémonies, comme nous l'avons fait jusqu'ici et il n'y a personne au monde qui puisse nous interdire nos divertissements antiques, qui nous sont si chers."
590 : Grégoire I, dit Le Grand devient pape. Il invente la croisade. Outre la grammaire, il décourage ou interdit l'enseignement de la culture gréco-romaine en général, y compris les langues, la science, la philosophie et la mythologie. Maintenir le peuple dans l'ignorance permet de protéger et perpétuer les mensonges de l'Église.
590 : Saint-Gall fonde une série de monastères dans la Gaule païenne, dont Luxeuil (en Burgondie). Il suscita de nombreuses conversions dans les familles des grands propriétaires, dont les trois fils d'Autharius, Dadon, Adon, Radon, qui fondèrent l'abaye de saint-Ouen.
597 : Le pape Grégoire le Grand (590 - 604) prescrit à la reine Brunehaut d'interdire à ses sujets d'immoler des animaux, d'adorer les arbres et d'exposer les têtes des animaux sacrifiés ; mais vis-à-vis de l'empereur, l'attitude du pape est différente, voire même très humble : les flatteries que Grégoire le Grand prodigue à la bête brute que fut l'empereur byzantin Phocas (602 - 610), centurion usurpateur, passent la mesure.
600 : 33 ans après le deuxième concile de Tours (cf. 567), l'évêque de cette même ville constate, le 7ème jour de juillet 600, "qu'il y avait encore dans son diocèse et les diocèses voisins, un grand nombre de païens attachés au culte impie des fausses divinités, entre autres dans le pays qui est au midi de la Loire … Et ce qu'il trouva le plus difficile fut de faire observer le 22ème canon (interdiction d'offrir des viandes aux morts), surtout en de certains villages où les païens avaient embrassé le christianisme, retenant néanmoins beaucoup de superstitions du paganisme.
611 : Saint-Valery (562 - 622), évêque de Rouen fait abattre un arbre énorme que les paysans de la vallée de la Bresle adoraient.
626 : Le Concile de Clichy, en 626, renouvelle les interdictions du deuxième concile d'Orléans, de 533.
636 : Saint-Amand (584 - 679), évêque de Worms, constate que, dans son diocèse, les temples païens sont toujours fréquents, et obtient du roi Dagobert Ier (626 - 639) une ordonnance rendant le baptême des enfants obligatoire.
640 : Saint Omer, évêque de Thérouanne mort en 670, trouve des temples païens intacts lors de son arrivée dans le diocèse.
641 : Un sermon de saint-Eloi (588 - 669), évêque de Noyon et Tournai en 641, est fort intéressant, car il récapitule, en les stigmatisant, les pratiques païennes en usage de son temps (milieu du VIIe siècle) ; nous le résumerons brièvement car il est fait allusion à certains rites connus des traditions britannique et gaélique : interdiction d'observer les augures et les éternuements, d'écouter le chant des oiseaux, de célébrer le jour de l'An, de prolonger les festins pendant la nuit et d'y boire avec excès ; interdiction de faire passer les troupeaux par un arbre creux ou un fossé creusé dans la terre (1er Mai), de chômer, d'y danser et d'y chanter ; interdiction d'appeler "Seigneur" c'est-à-dire dieux, le Soleil et la Lune et de jurer par ces luminaires ; d'allumer des flambeaux dans les carrefours et d'y faire des vœux, de visiter les pierres, les sources et les arbres consacrés aux dieux ; interdiction de suspendre des amulettes au cou des hommes et des animaux, de l'ambre au cou des femmes ; interdiction aux femmes d'invoquer Minerve (la Belisama des Gaulois) avant de travailler la toile ; interdiction de pousser des clameurs lorsque la lune s'obscurcit, et d'éviter d'entreprendre un travail à la nouvelle lune, ainsi que de se livrer aux danses tournantes et sautantes, à des caroles ou à des chants diaboliques.
650 : Le Concile de Chalon en 650 réitère l'interdiction des chœurs de femmes dans l'église.
658 : Le deuxième Concile de Nantes ordonne de creuser des fosses profondes afin d'y enfouir les pierres païennes de sorte que leurs adorateurs ne puissent les retrouver.
698 : Le Concile de Rouen en 698 dénonce ceux qui font des vœux devant les pierres en leur offrant des cierges.
700 : Irlande : un pénitentiel du VIIIe siècle sanctionne de pénitences sévères le "péché de druidisme", druidechta dans le texte.
704 : d'après Adamnan, abbé d'Iona, il y avait encore des druides dans l'île quand il y arriva.
Citation:
742 : Un capitulaire de Carloman en 742 renouvelle l'interdiction des pratiques païennes, et Charlemagne, à son tour, vultupérera contre les "insensés" qui allument des flambeaux et pratiquent toutes sortes de superstitions auprès des arbres et des fontaines, dans un capitulaire promulgué le 23 mars 789.
769 : un autre capitulaire daté d'Aix-la-Chapelle, ordonne : "Que celui qui, suffisamment averti, ne fera disparaître de son champ les simulacres qui y sont dressées, soit traité comme sacrilège et déclaré anathème".
Et pourtant, les archéologues retrouveront des liards de Louis XIII près des mégalithes et les folkloristes du XIXe et du début du XXe siècle observeront des coutumes attestées, et condamnées, douze siècles plus tôt.
792 : La dîme, qui était à l'origine une participation facultative des fidèles aux frais du culte, devient obligatoire par les capitulaires de 779 et de 792. L'église romaine, associée au pouvoir politique depuis 314, dans l'empire romain, va ainsi devenir une puissance économique considérable.
787 : L'imagerie traditionnelle des maçons architectes jugée trop païenne est soumise au pouvoir des évêques lors du second concile de Nicée.
804 : L'empereur chrétien Charlemagne convertit nombre de Saxons, en leur proposant le choix suivant : Se convertir au catholicisme ou avoir la tête coupée. Plusieurs dizaines de milliers de têtes tombent, avec la bénédiction de l'Église.
Vers 930 : Le roi gallois Howel le Bon (916 - 950), qui avait des bardes à sa cour, définit les privilèges des bardes dont le chef était nommé pencerdd, "chef barde".
1081 : Réorganisation semi-officielle du bardisme gallois.
1136 : Geoffroy de Monmouth, Histoire de Bretagne, compile tout ce qu'il trouve en relation aux cycles arthuriens.
1140 : En réponse à la menace de la popularité grandissante des cycles arthuriens jugés comme une invitation à la régression païenne ; premières contestations hérétiques au sein de l'église.
1142 : L'art traditionnel celtique irlandais jugé trop païen est interdit par les cisterciens de Mellifont.
1148 : Sous le duc de Bretane Konan III la répression s'organise autour de l'abbé du prieuré de Moinet de la forêt de Brocéliande accusé au Concile d'Épernay de régression païenne et pratique de la sorcellerie. Éon de Loudéac, dit de l'Étoile, est jeté en prison et ses compagnons sont pendus et brûlés. Aucun de ceux-ci renièrent leur foi païenne.
1154 : Nicolas Breakspear, Adrien IV (1154 - 1159), le seul pape anglais, encouragea par la bulle Laudbiliter, le roi d'Angleterre Henry II Platagenêt à conquerir l'Irlande "en vue d'étendre les bornes de l'Église" preuve que l'Irlande était encore perçue comme mal christianisée.
1176 : À la Noël sous le règne du prince Rhys, est tenue au Château de Cardigan la première assemblée officielle des bardes gallois, la seule fonction du système druidique ayant survécu au Pays de Galles.
1183 : Au Concile de Vérone, sous le Pape Eugène III, les "étoilistes" restants sont pourchassés et condamnés au bûcher.
1199 : Par la bulle pontificale Vergentis in senium, Innocent III assimile l'hérésie au crime lèse-majesté.
XIIIe siècle : Saint François d'Assises popularise la crèche de Noël héritée des rites du dieu des céréales Tammuz (Adonis, dont la naissance était célébrée à Bethléem) et qui, comme Hermès, Dionysos, Mithra ou Zeus, naissaient dans une grotte symbole de la Terre-mère, de la matrice universelle.
1208 : Rome appelle à la croisade contre les Albigeois après l'assassinat du légat pontifical Pierre de Castelnau près d'Arles.
1231 : Création de l'inquisition pontificale par le pape Grégoire IX. Elle se présente comme un tribunal d'exception, permanent, directement subordonné à Rome et qui intervient dans toutes les affaires intéressant la défense de la foi.
1233 : Le pape confie l'Inquisition aux ordres mendiants nouvellement reconnus par l'Église. Les inquisiteurs seront le plus souvent recrutés parmi les dominicains (Languedoc), plus rarement parmi les franciscains (Italie ou Provence).
1245 : À Oxford, on signale l'existence d'un Druid Coven, "bosquet druidique" appelé Mount Haemus qui continuera d'exister dans la clandestinité jusqu'à sa restauration au XVIIe siècle par l'antiquaire franc-maçon John Aubrey.
1251 : Le pape Innocent IV autorise enfin l'inquisition à pratiquer la torture. L'obtention d'aveux de culpabilité en est grandement facilitée. L'inquisition peut prononcer, sur la base d'aveux arrachés par la torture, des peines allant d'une simple prière ou un jeûne jusqu'à la confiscation des biens et même la prison à vie. Par contre, elle ne peut prononcer de condamnation à mort. Avec une hypocrisie caractéristique de l'Église catholique, l'inquisition peut par contre "passer" un hérétique au bras séculier de la justice pour une condamnation à mort sur la base des aveux obtenus sous la torture par l'inquisition.
Cette subtilité de procédure permettra à l'Église d'affirmer par la suite qu'elle n'a tué personne.
1295 : Sous la coupe de l'Inquisition, assassinat sous Edouard Ier d'Angleterre (1239 - 1307) des bardes gallois Cadwallon, Mordred et Urien. Il interdit toute assemblée bardique, assimilant la renaissance culturelle bardique à la résistance galloise anti-anglaise. Il s'empare aussi de la fameuse "Pierre de Scone", la pierre des couronnement s des rois d'Écosse instituée par les druides qui deviendra dès lors la pierre de couronnement des rois d'Angleterre. Le bardisme gallois entre à nouveau dans la clandestinité. Certains bardes s'enfuient en Bretagne armoricaine. C'est au XIIe siècle que furent rédigés les récits mythologiques bretons appelés Mabinigion.
1312 : Le décret Multorum Querela du Concile de Vienne fixe les modalités de la collaboration entre les inquisiteurs pontificaux et les tribunaux épiscopaux. Il existe désormais des inquisiteurs diocésains, relevant de l'évêque.
1316 -1334 : Le pontificat de Jean XXII étend la notion d'hérésie à toutes les formes de dissidence et de déviance. Les Inquisiteurs sont désormais chargés de poursuivre les devins et les jeteurs de sort, mais aussi les adversaires temporels du Saint-Siège (les Visconti à Milan ou l'empereur Louis de Bavière).
1328 : Derniers bûchers d'hérétiques à Carcassone.
1344 : Narguant l'autorité romaine, sous Edouard III (1312 - 1377) un archidruide du nom de Trahairan Mor est élu lors de la convocation d'une "table ronde" et institua l'Ordre de la Jarretière. Ordre qui prétend encore maintenir des liens avec le paganisme Antique.
1375 : À Avignon, l'inquisiteur catalan Nicolas Eymerich rédige son Manuel des Inquisiteurs.
Vers 1400 : Sion Cent tente de restaurer le druidisme païen en organisant des conventicules secrets, les cyvail.
1440 : Débute la chasse aux sorcières en Dauphiné et dans les pays de l'arc alpin. C'est principalement à l'occasion des poursuites contre les magiciens, les sorciers, que les juges du prince, un peu partout en Europe, adoptèrent les techniques inquisitoriales à la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne (XVe - XVIIIe siècle). Les relations avec le diable concernent les tribunaux de l'Église ; le sorcier est aussi homicide, avec l'aide du diable il assassine les hommes et offense autant la majesté des hommes pieux que celle de Dieu : les juges laïques peuvent donc poursuivre le sorcier. La grande chasse aux sorcières qui fit avouer le "sabbat" à des milliers d'accusés n'aurait pas pu avoir lieu sans l'institution de l'Inquisition.
1441 : Au concile de Florence, il est décrété que les païens, les juifs, les hérétiques et les schismatiques n'auront aucune part è la "vie éternelle" et que tous, à moins de se tourner, avant de mourir, vers la véritable religion, iront droit en enfer.
1450 : Réapparition des concours bardiques gallois (eisteddfod, pluriel : eisteddfodau) à Carmathen.
1484 : Dans une bulle du Pape Innocent VIII, la sorcellerie est déclarée hérésie; qu'un sorcier ou sorcière sert le Diable et répudie le Christ.
1485 : Sir Thomas Malory fait prisonnier à vie rédigera, en vingt ans, ses vingt et un livres du fameux "La Morte d'Arthur" qui paraîtront en 3 ou 4 publications; un récit mythologique, œuvre magistrale qui couronne une tradition de résistance païenne déjà vieille de mille ans!
1486 : Sprenger, Malleus maleficarum ("Le marteau des sorcières") étend à la sorcellerie la définition de l'Hérésie.
1521 : Inspiré par l'Esprit Saint, un moine allemand, Martin Luther traduit le "Nouveau Testament" en quelques semaines. C'est le début du plus grand schisme de la chrétienté : Dans les siècles qui suivront, les chrétiens se massacreront enfin entre eux.