Le "Consolamentum" des "parfaits hérétiques"
Comme nous l'avons dit plus haut, le consolamentum était le sacrement essentiel de la doctrine cathare. Il était tout à la fois une espèce de baptême et d'extrême onction.
Contrairement au baptême des catholiques, consacré par l'ablution d'eau bénite, le consolamentum nécessitait d'une part l'imposition des mains, par l'évêque ou le revêtu maître de cérémonie, et d'autre part la volonté clairement exprimée par l'adepte de recevoir ce sacrement.
Après en avoir exprimé le souhait et après un "noviciat", période initiatique d'environ trois ans, les croyants pouvaient recevoir le "Consolamentum" qui assurait le salut de leur âme.
Devenus ainsi "Hérétiques parfaits", ils étaient tenus de travailler dans des "maisons communes" pour assurer leur propre subsistance.
Le surnom de "Tisserands" dont les "parfaits hérétiques" ont souvent été affublés, est directement lié à l'activité de ces maisons.
Toujours accompagné par son socius, (son alter ego), le "parfait hérétique" profitait de son passage dans les lieux où il vendait le fruit de son travail des communautés, pour "porter la bonne parole".
Le "Consolamentum" des mourants
Comme dans la religion catholique de l'époque, il était fait obligation d'exprimer clairement sa volonté lorsque l'on désirait recevoir un sacrement.
Une entorse à cette obligation était devenue nécessaire lorsqu'on avait affaire à des mourants, malades ou blessés de guerre, qui n'étaient pas en mesure d'effectuer le noviciat préparatoire à l'exécution du sacrement.
Il résulta de cette dérogation, de nombreuse consolations prématurées avec survie, sur des personnes qui, ayant retrouvé goût à la vie, ne respectaient pas les règles morales imposées aux consolés. Pour éviter qu'ils ne retombent en état de péché, les "hérétiques parfaits" n'hésitaient pas à précipiter le trépas de ces personnes pour qu'elles meurent en état de grâce.
Le "Melioramentum"
Le simple croyant n'avait aucune obligation, excepté celle de se conformer au rituel du "Melhorer", consistant en une marque de respect et de reconnaissance face à un "consolé" qui se devait à son tour de "bénir" (convenensa) le croyant.
ce qui suit est particulièrement à l'attention d'armoisine

Les Cathares et les femmes
Les cathares avaient un profond mépris pour les femmes. Cette totale défiance à leur égard était telle, qu'ils allèrent jusqu'à demander aux futurs consolés, de divorcer afin d'être admis au consolamentum.
Il n'en reste pas moins vrai qu'ils avaient compris la nécessité de composer avec celles-ci, d'autant plus que le droit romain en usage dans le Languedoc, leur octroyait autant de droits qu'aux hommes.
Ce particularisme juridique revêtait une importance extrême, en particulier dans le cas d'héritage.
Les cathares croyaient à la réincarnation chez les animaux. A l'instar de cette croyance, et dans un but de propagande, ils promettaient aux femmes, par le consolamentum, une réincarnation en hommes afin de devenir, lors de leur prochaine migration, de "parfaits hérétiques".