Ah oui, Wikipedia ! Comme la qualité des articles est très inégale, je n'y pense pas toujours.
Sinon j'ai trouvé ce texte intéressant ici :
http://perso.wanadoo.fr/fatthalin/louvr ... nce10.html
"Matthias Grünewald (1460/70-1528) est une personnalité unique dans l'histoire de la peinture allemande. Sa vie et son activité artistique sont mal connues, et l'œuvre qu'il a laissée n'est pas très volumineuse. Elle s'inspire toujours de thèmes sacrés, plus précisément des souffrances et de l'œuvre rédemptrice du Christ, auxquelles Grünewald prête une poésie dramatique .
Son chef-d'œuvre, le célèbre retable d'Issenheim, par ses thèmes et son langage plastique, est l'expression ultime de la pensée et du sentiment religieux du Moyen Âge.
Grünewald est peut-être né en Bavière. En 1517 il est à Aschaffenburg et peint le retable de l'autel de Notre-Dame-des-Neiges. À la différence de Dürer, dont les œuvres sont nombreuses, Grünewald n'a laissé que quatre retables (au total dix-sept panneaux), sept tableaux et environ quarante dessins. On a retrouvé un panneau représentant la Cène, sainte Dorothée et sainte Agnès, et où l'on observe déjà tous les traits caractéristiques de l'artiste.
En 1504, il acheva Le Christ outragé , œuvre conçue en guise d'épitaphe. Le corps émacié, épuisé du Christ est peint avec un accent bouleversant, dans des tons ocre, rouge foncé et verdâtre, devant un étrange paysage. Les figures monumentales des saints du Retable Heller ont cette même puissance d'expression.
Le retable d'Issenheim (musée Unterlinden, Colmar) a été commandé par le couvent des Antonins d'Issenheim, pour remplacer dans l'église, un retable plus ancien. La date exacte d'exécution se place entre 1512 et 1516. Le polyptyque est une illustration des activités des Antonins qui se consacraient aux soins des malades, et particulièrement des pestiférés. Le retable comporte de chaque côté 2 panneaux mobiles superposés qui se referment sur un reliquaire de bois sculpté. À l'origine, il était surmonté de sculptures. Les 4 volets sont peints sur les deux faces.
Sur la prédelle, on voit La Lamentation , et sur les panneaux en position fermée La Crucifixion, Saint Antoine et Saint Sébastien, les saints patrons du couvent dont ils soutiennent la lourde tâche. La Lamentation représente les fidèles et les malades délivrés de leurs souffrances par le Christ. La Crucifixion est concentrée sur le corps du Christ, légèrement déporté vers la droite du tableau; saint Jean-Baptiste montre d'un geste le corps brisé, livide sur la croix, couvert de blessures purulentes. Marie, soutenue par saint Jean l'Évangéliste, et Marie-Madeleine se tournent vers lui en l'implorant. Le retable ouvert, d'un coloris splendide, révèle sur les volets L'Annonciation et La Résurrection .
Le large panneau central représente la Nativité, dans le décor d'une architecture fantastique. Déplié une seconde fois, le retable laisse apparaître la partie centrale sculptée, attribuée à Nicolas Hagenau, avec Saint Antoine , patron du couvent. Les volets de Grünewald montrent Saint Antoine et saint Paul ermite au désert et la scène de La Tentation de saint Antoine peuplée de figures démoniaques qui rappellent Jérôme Bosch.
Vers 1517-1519, Grünewald travaillait à l'autel de Notre-Dame-des-Neiges. Il en reste un panneau représentant la Vierge et l'Enfant, et un volet qui se trouve à Fribourg-en-Brisgau. La Madone de Stuppach est une des œuvres les plus recueillies de l'artiste. La Vierge offre un fruit à l'Enfant Jésus debout sur ses genoux; tout autour d'eux, des fleurs et des objets symboliques; à l'arrière-plan, une cathédrale gothique symbolise la Jérusalem céleste, et, dans les nuages, au centre d'une auréole, on voit Dieu le Père qu'accompagnent les anges.
Parmi les œuvres des dernières années, il faut ranger les Saints Maurice et Érasme. Vers 1526, Grünewald peint une Crucifixion et un Portement de croix . Une fois de plus, Grünewald exprime la souffrance du Christ d'une façon bouleversante. Les bras de la croix s'affaissent sous le poids du corps inanimé et, dans Le Portement de croix , le Christ, écrasé sous la charge, frappé et harcelé par ses bourreaux, lève vers le ciel un regard implorant. À l'arrière-plan, le verset d'Isaïe gravé sur un écriteau rappelle au passant: "Il a été frappé pour nos péchés." "