bon, à la demande générale (comment ça, une seule personne ce n'est pas demande générale?), voici ce que j'ai comme info sur ce que l'on appelle la "truste", en terre germanique au haut moyen-age.
Chez les peuples germains de l'antiquité et du début du moyen-age, il n'y avait pas d'armée permanente. Le roi levait des troupes (en accord avec l'assemblée des hommes libres) lors de la perspective d'un conflit. Tout homme libre ayant la majorité (quinze ans chez les francs) avait le devoir de répondre à l'appel en fournissant son équipement guerrier individuel, ce qui engendrait naturellement d'importantes variations de quantité de qualité d'équipement suivant la richesse du guerrier.
Grace à la Lex Ribuaria (633) on peut se faire une idée du prix exorbitant d'un armement complet. une épée vaut environ 7 sous, soit le prix d'un tres bon cheval, le casque aussi, la broigne (cuirasse) en vaut le double etc... L'équipement d'un cavalier lourd vaut donc à peu pres le prix d'un troupeau de vingt vaches, ce qui n'est pas rien!
Pour encadrer ses troupes moyennement entrainées et (on comprend aisément pourquoi!) mal equipées, tout chef de guerre disposait d'une "suite" qui constituait une sorte de garde personelle, nommée "Truste" par les germains, traduit par "comitatus" par Tacite.
Les liens entre antrustions (les membres de la truste) et roi allaient au dela du simple contrat et impliquaient (au moins théoriquement) une fidélité allant jusqu'au sacrifice de sa vie.
Les antrustions vivaient avec le roi, étaient littéralement entretenu par lui, avaient un "wergeld" (le prix du sang) triple et disposaient de nombreux avantages. On leur confiait des charges non seulement militaires mais aussi politiques, diplomatiques, administratives...
Ce statut fort enviés n'était pas héréditaire. Tout homme libre et ayant prouvé ses vertus guerrieres pouvaient etre "candidat au poste".
L'admission dans la truste se faisait au cours d'une cérémonie au cours de laquelle le guerrier se présentait en arme à son roi et lui donnaient les mains en lui lui jurant "truste", c'est à dire "fidelité".
Le roi pouvait récompenser le pacte ainsi scéllé par le don d'une épée, cadeau de grande valeur!
Des cadeaux variés pouvaient récompenser les services rendus mais ils ne semble pas que le roi ai pu donner des terres, et ce pour deux raisons. Primo, l'antrustion restant dans l'entourage direct du roi, on voit mal comment il aurait pu profiter de ses terres. Secundo, la notion d'Etat Souverain n'existe pas chez les germains, elle n'est que latine. Un roi considérait son royaume non pas comme un état dont il avait la responsabilité mais comme ses "biens fonciers" propres. Ce qui explique le partage des royaumes en autant de morceaux qu'ils y avaient d'héritier à la mort d'un roi. On imagine donc mal un roi distribuer à ses guerriers son propre domaine!