Je révise la médiévale en ce moment et il y pas mal de documents sur le net qui apparaissent au fil des recherches. Notamment celui ci:
Sociétés, cultures et pouvoirs dans les villes en Occident, XIII-XVè
Charageat et Coussemacker
http://adels.blog.lemonde.fr/adels/files/UE10b.pdf
Introduction
-Gouverner la Ville
-Se disputer et se réconcilier en Ville
-Identité et Mémoire urbaine
-Éducations et Cultures en Ville
-Fiscalités dans les Villes
-La production, la consommation et les échanges
-Les structures sociales de la Production et de l´Échange
Comment définir la ville? Comment expliquer et désigner la ville ? Comment rendre comte de la ville : de sa nature, de sa fonction ? Quelle définition simple, globalisante et unitaire ? Le problème étant que nous n’avons pas une ville mais des villes, qui présentent toutes différents aspects.
Une définition topographique ? On définirait alors la ville par ces murailles, son architecture, ... par l’histoire des formes urbaines. Mais cela est insuffisant car il existe des bourgs fortifiés.
En Italie, La ville se définit par la présence de l’évêque, personnage clef de la société urbaine, occupant des fonctions à la fois religieuses et civiles, premier représentant de la ville.
J. de Voragine2 dit : “Une ville ne peut être une ville si elle n’est pas dotée de la dignité épiscopale”. Bartolde
(un juriste du XIVe) redit la même chose. Mais cette définition n’est vrai que pour l’Italie.
Une définition démographique ? La ville est plus peuplée... Mais avec la peste de 1348/1349, les villes
se dépeuplent. Ce n’est donc pas un critère qui est pertinent à lui seul.
Une définition économique ? P. Boucheron avance un critère économique : La ville se définit par une forte présence d’activité secondaire et tertiaire. Le fait urbain se caractérise donc par l’essor des classes marchandes et le triomphe de l’argent. Les progrès de la recherche historique mettent en avant de nouvelles méthodes tirées de
l’anthropologie et de la sociologie :
La ville est avant tout une perception, un vécu. Les citadins forment un corps qui a conscience de lui même et qui se pense comme tel. C’est une communauté de droit et de souvenir. Ils ont la conscience de se démarquer des ruraux. Cette approche tend à faire des hommes du passé
des acteurs de l’histoire. Les citadins ne subissent pas la ville, ils l’ont forgé, ils ont forgé une identité urbaine.
3 notions clefs : URBAIN, SOUVENIR, CULTURE.
Pierre Monnet définit la ville : “Elle est un corps composée d’individus et de groupes variées mais partageant une culture commune, la culture urbaine qui sert de ciment à cette communauté. Cette culture urbaine qui se démarque de la culture rurale repose sur le souvenir, la représentation que les habitants ont de leur ville, sur l’existence d’un droit urbain, sur ces élites urbaines, sur la communication de chaque ville avec l’extérieur.”
P. Boucheron (concernant les villes d’Italie) : “Un état d’esprit collectif il existe une auto conscience de la ville, elle découle de l’orgueil monumental, par la capacité d’identification par les monuments, par le culte des saints - patrons, l’auto conscience par le sentiment d’appartenir à la res publica. Au XIIIe, le sens de la liberté, du bien commun et de la concorde reprend vie.”
Cette auto conscience découle d’une mémoire collective, d’un passé urbain commun ou d’un passé urbain collectif.
- Le passé commun concerne les habitants de “souche”.
- Le passé collectif est la capacité d’adhésion des nouveaux habitants, qui participe ainsi à la cohésion et qui la perpétue.
La ville n’est pas autonome ni indépendante, elle s’inscrit dans un réseau. Les espaces urbains s’inscrivent dans un système emboîté de territoire. (Travaux de la nouvelle historiographie Philip Jones et Hagen Keller).
Réseau de rapports et de relations. Réseau de pouvoir, Réseau vertical (Empereur, Pape, Roi), Réseau horizontal avec d’autres villes.