Pour la médecine, je vous l'ai dis : je n'en sais rien et je lançai la réponse de l'internaute comme piste de réflexion, en attendant des interventions éclairées.
armoisine a écrit:Maintenant, la césure progressive. Je pense qu'on en est là de nos arguments. La censure royale est ostensible au XVIIè et la Contre Réforme a nettement repris la vie religieuse en main. En gros ça rigole plus. Comme tu l'as dit, moins de fêtes etc.
Bon, aprés comme d'hab, l'évolution a une origine, et je pense que durant la Réforme mi XVIè, le rigorisme se met en place progressivement. Seulement je visais le point d'achèvement et non l'origine. Je maintiens l'aspect de transition de la Renaissance où on s'amuse encore, où on se lave encore, bref, une période intermédiaire.
armoisine a écrit:En fait je n'adhère pas vraiment à ta proposition d'un XIV-XVè qui reprend les rênes en main. C'est plutôt le temps de la parole et de la réflexion où l'impertinence et la remise ne question est permise (Erasme, Farel, Lefevre d'Etaples,etc). Mais il est vrai que l'apparition du protestantisme oblige à prendre position et ces mêmes esprits se battent ou rentrent dans le rang. Selon moi la césure progressive prendrait alors plus racine à la moitié du XVIè.
XVe-moitié du XVIe, oui oh, je ne suis pas à 50 ans près ! Des effets peuvent avoir des sources assez vieilles, surtout à cette époque qui ne connaît pas notre conception frénétique du temps. Certaines choses auxquelles je pense datent effectivement de la mi-XVIe mais je suis intimement persuadé qu'il faut de grands évènements, qui marquent les esprits, pour changer d'époque. Un peu comme on dit que la guerre de 14 est la vraie césure entre le XIXe et le XXe s.
Or je ne vois pas autre chose que la guerre de cent ans qui justifierait l'avènement d'une autre société, la recherche de réponses nouvelles dans le système de valeurs. Et pour cause ! Connait-t'on pire siècle dans l'histoire de France ? Guerre et défaites militaires à répétition (dont la Jacquerie sera influencée), insurrections populaires, désordres, famines, marasmes économique, Et en plus, par dessus le marché : peste !
Même si on sait que cette guerre était épisodique, Jean Favier explique bien que l'ombre même de la guerre, l'inquiétude, la difficulté de rebâtir le moulin brûlé il y a deux ans, pénalise lourdement la vie économique locale. Ce genre d'inquiétude laisse des traces pour des générations entières et je ne vois rien dans le XVIe qui soit aussi puissant facteur moral et intellectuel.
Je crois que c'est de là que les gens chercheront d'autres réponses que ce qu'on leur servait jusque là. Je pense à la sorcellerie d'abord, mais je posterai une réflexion personnelle là-dessus. Je crois que c'est de là qu'on se posera les questions spirituelles qui viendront ensuite : Dieu at-il failli ? En quoi les hommes ont-ils failli dans Sa confiance ? Le rigorisme vient logiquement de cette dernière question.
Bon, comme vous le savez, les questions théologiques c'est pas mon truc mais je crois que ce que j'évoque est bien historique ou en tous cas fidèle à la mentalité du temps.