armoisine a écrit:Bienvenue...
Peux tu nous éclairer? Et peut être nous renseigner sur la géographie des "parlers" au Moyen Age?
On pourrait rédiger une encyclopédie en vingt volumes consistants pour parler de ce sujet. Qui me passionne il est vrai.
Si on limite bien le Moyen Age à la fin du quinzième siècle, le français (la langue de l'île de France) n'était parlé que par une minorité de sujets du roy de france. Et d'Angleterre, puisque vous le savez aussi, le Français fut la langue officielle à la cour des rois d'Angleterre pendant tout le bas moyen-âge.
Le reste des sujets du roi parlaient ce que l'on a appelé des patois, une mutitude de langues et de variantes issues des peuples d'origine celtique (ou non).
Leur point commun est d'être d'origine romane à l'exception du breton (et Gallo), du Basque et de l'Alsacien notamment.
Nombreux sont les patois et les langues qui ont survécu à tout, qui peuvent donner une idée des parlers locaux du Moyen Age.
Notre vision unitaire, identitaire et centralisée n'existait pas du tout à l'époque et il ne serait venu à l'idée de personne d'imposer une langue plutôt qu'une autre.
Les élites avaient leur langue : le latin. Le français étant anecdotique et vraiment réservé à la haute noblesse de cour.
Il faudra attendre le XVIe et François 1er pour vraiment voir le début d'une déclinaison du Français dans les couches moyennes de certaines populations du royaume de France, la partie sud de langue d'Oil résistant fortement au mouvement pendant des siècles. Mme de Sévigné se plaindra après un voyage à Marseilles de n'avoir pu échanger avec aucune dame de la maison de ses hôtes, celles-ci ne s'exprimant qu'en provençal (fin XVIIe).
On estime qu'à la fin du Moyen âge, moins de 10% de la population du royaume comprenait le français.
Voilà pour le moment.