de vercoquin » 13 Fév 2007 10:33
Oui, je dois l'avouer, je suis moi aussi impressionné par la personnalité de Richard.
Petit résumé de ce que je ressens de la pensée de Bertran de Born concernant le roi capétien, par ce texte d'introduction que j'avais composé pour son sirventes qu'on appelle communément l'"Eloge de la guerre" :
"L'épée est la plus noble des armes, car elle possède deux tranchants, l'un pour trancher des affaires terrestres, l'autre pour trancher des affaires célestes. Mais, parfois l'épée même ne suffit plus. Ni ne suffit d'être perché sur un fier destrier, avec une armure et un heaume étincelants, pour qu'on les voit bien de loin, ni d'avoir une lance, pour tenir à l'écart les mécréants, ni même encore l'écu pour s'en protéger ! Ils sont des êtres si perfides, qu'on a beau leur montrer les armes, ils en font fi ! Ils ont tant de dons pour traîtrise, ne les tenez jamais pour amis !
Je vous parle de Philippe-Auguste, la peste soit des rois de France ! Il ne faut pas leur faire confiance ! Ils honnissent paratge et ignorent courtoisie. Ainsi vont les capétiens, qui veulent tout le pouvoir en une seule main. C'est pourquoi moi Bertran, dès que reviennent les beaux jours du printemps, j'adresse mon chant à Richard, pour qu'il parte sans retard guerroyer contre cet effeminé, j'ai nommé : Philippe-Auguste. A Richard, cet éloge de la guerre"...
Je prendrai le temps, si tu veux, de donner ici mon adaptation française de cet éloge.
En fait, Bertran de Born n'utilise pas précisément le terme d'effeminé, mais la description qu'il donne dans ses chants des travers qu'il ressent dans l'évolution des moeurs pointe une attention grandissante qu'ont des "chevaliers" relativement au soin de leur corps. Il s'en moque, raillant aussi leur couardise, et regrettant qu'ils délaissent le faste et la gloire (voir le texte que l'on nomme communément "contre la décadence", que j'ai donné ici).