de hortusdeliciarum » 28 Mai 2007 14:36
Rapidement, j'ajoute à ces quelques propos que dans certains cas l'homme devait fournir un douaire pour pouvoir esperer une épouse et que celle-ci devait avoir donné en théorie son consentement car sans celui-ci le mariage n'était pas valable aux yeux de l'Eglise... Tout ça en théorie, car en pratique l'accord des époux était secondaire. Le mariage, chez les nobles comme chez les vilains procédait plus de l'alliance entre deux familles.
De plus, qui dit mariage, dit monogamie dans la religion chrétienne. Pourtant si nous nous réferrons à la consception du couple dans la culture noble des nortmands, avec Guillaume, la pratique n'en était pas si répandue.
Enfin, n'oublions pas que le mariage n'a été un sacrement que tardivement et que certes des conciles se sont penchés sur cette question dès le début de la chrétienté, mais que dans les faits, la simple études du tableau des Epoux Arnold Fini (orthographe approximative), chef d'oeuvre incontournable de la peinture flamande, montre qu'un mariage pouvait être célébré, en comité restreint, dans une demeure privé, en présence de deux témoins et du saint Esprit mais pas devant les autorités religieuses. Aussi, un mariage pour qui soit valable devait être consommé, ce qui engendra quelques ruptures célèbres et bon nombre de légendes. Pour cela je vous renvoie au mythe de Mélusine.
Dans la culture populaire, lors des charrivari, la foule pouvait aussi s'en prendre aux mésalliances (entre une jeune femme et un vieillard). Cette foule les injuriait, leur offrait des mais ideux (matière fécale)... comme le rappelle Dominique Lajoux.
Concernant l'amour au MA, je vous invite à lire J-P Poly, Le chemin des amours barbares ou S. Melchior-Bonnet et A. de Toucqueville, Histoire de l'adultère, de parcourir aussi, quelques écrits de Duby sur les femmes au MA (éd. Folio), ou encore Arnaud de la Croix, L'érotisme au MA et enfin le troisième colloque de l'Institut d'Etudes Médiévales de l'Université de Laval (Québec), dirigé par B. Roy, intitulé aussi L'érotisme au Moyen Age.
De plus, il y a un grand nombre d'article sur ce sujet dans les Cahiers de Civilisation Médiévale publié par l'université de Poitier.