J'ai jeté un coup d'œil à votre site. Ah c'est sûr que c'est une vaste entreprise !
Choisir de situer l'intrigue au MA est une difficulté de plus, mais au moins l'essai auprès des élèves est formateur car inoubliable. Ce qu'il y a de beau dans le métier d'éducateur c'est de savoir qu'en plus de l'enseignement proprement dit, on met aussi des pierres à briquets dans les jeunes cerveaux. Un jour, peut-être, l'étincelle…
Ainsi, il n'y a pas de doutes à avoir sur le fait que c'est une œuvre utile. Sinon, l'icono est sympa.
Je ne connais pas le nom du bâton en question mais si le prof d'histoire le sait tout va bien, et ça leur fait du bien de chercher.
Par contre j'ai vu deux choses sans réponses apparentes :
- un élève veut faire payer un seau d'eau de deux pièces d'or
C'est mignon mais très très excessif. Quasiment fabuleux.
En cherchant autre chose je suis retombé par hasard sur un passage de l'historien Jean Gimpel. Il dit que la monnaie d'or n'est revenue en Occident, depuis le VIIIe siècle, que vers le milieu du XIIIe s. (d'abord en Italie, en France en 1266). Les mines d'or étaient en Orient et les mines d'argent en Occident. On va pas rentrer plus dans les détails car l'affaire est compliquée et alors moi, l'histoire monétaire, j'y suis totalement imperméable…
Enfin, ils n'ont pas pu payer en pièces d'or, d'abord parce que ç'aurait été trop cher payé pour un simple seau de flotte, ensuite parce qu'apparemment ça ne circulait pas à Paris en 1200…
- sur la viande salée, un élève demande avec beaucoup d'à propos "d'où vient le sel ?"
Bonne question. Le rôle économique du sel était très important et on a tendance à l'oublier, moi le premier. Dans "Gilles de Rais" par Jacques Heers, il y a un passage très intéressant qui traite des marais salants de la baie du Bourgneuf.
"
plusieurs auteurs y voient le moteur [le commerce du sel entre Loire et Gironde]
de l'un des plus grands commerces maritimes à la fin du Moyen Age".
Notamment les armateurs et marchands de la Baltique y venaient chercher leur approvisionnement. Mais pourquoi pas Paris ? (voir pages 129 à 136 de l'édition de 1994 chez Perrin).
Certes, l'exemple date de 2 siècles plus tard mais Heers précise "depuis longtemps" et l'ancienneté est confirmée du côté des paludiers de Guérande :
http://www.terredesel.fr/index.php?id=201
"
Mais le véritable visage des marais salants, ce sont les moines de l’abbaye de Landévennec qui fondèrent en 945 le prieuré de Batz qui le ciselèrent. En étudiant les marées, le vent, le soleil, les moines ont tracé le plan des salines, celui que l’on lit toujours aujourd’hui. Travail de titan, cette manufacture à ciel ouvert a assuré la prospérité de Guérande pour de nombreux siècles en ouvrant les premières routes commerçantes de l’Europe, Eldorado de la Bretagne.
La technique actuelle d'exploitation est antérieure au IXe siècle. Au moins cinq salines de l’époque carolingienne sont encore exploitées sur le marais. Cette tradition du métier de paludier et la préservation de ses gestes ont véritablement permis aux marais de Guérande de vivre jusqu'à aujourd'hui."
Ah ! Le sel ! Bonne affaire économique, énorme source fiscale, mais aussi belle histoire tout court à conter un jour…